MALADIES INFLAMMATOIRES INTESTINALES

L’expression « maladies inflammatoires du gros intestin » recouvre, principalement, deux entités nosologiques différentes et particulières qui sont bien étudiées et qualifiées : la rectocolite ulcéro-hémorragique et la maladie de Crohn. Ces états présentent plusieurs caractéristiques communes mais aussi des différences. Il s’agit de maladies chroniques que le gastro-entérologue prend en charge, principalement, par traitement conservateur. Mais, souvent, il est nécessaire d’intervenir par approche chirurgicale. Dans ce dernier cas, la chirurgie laparoscopique gagne de plus en plus de terrain.

La rectocolite ulcéro-hémorragique est une maladie de la muqueuse du gros intestin, dont l’étiologie est inconnue, et qui présente des poussées et des rémissions.  Elle touche le gros intestin où elle cause des ulcères et des micro-abcès. Elle se manifeste par des diarrhées hémorragiques, mais il est possible que coexistent des symptômes cutanés, oculaires, des troubles de la fonction hépatique, etc. Si elle n’est pas correctement prise en charge, elle peut entraîner l’apparition du mégacôlon toxique, une dilatation toxique grave du gros intestin qui exige un traitement chirurgical immédiat. Enfin, la rectocolite ulcéreuse hémorragique est un facteur de risque d’apparition du cancer de l’intestin. Le diagnostic est posé par endoscopie et examen histologique. Le traitement est conservateur, lors des poussées de la maladie. Le traitement définitif de la rectocolite ulcéreuse grave est chirurgical. L’intervention de choix est la colectomie totale (ablation de l’intégralité du gros intestin) avec anastomose iléo-anale avec ou sans création d’une « poche », en deux ou trois étapes. En dépit des difficultés d’ordre technique, l’approche laparoscopique est réalisable car elle offre un meilleur champ opératoire. Elle est associée à une diminution de la perte de sang, une récupération plus rapide et des douleurs postopératoires réduites.

La maladie de Crohn apparaît habituellement chez des patients jeunes, avec des poussées et des rémissions, et peut toucher tout point du tube digestif. Toutefois, elle affecte plus souvent l’iléon terminal. L’image clinique la diarrhée, la douleur, la faiblesse, la fatigue, la perte de poids. Dans les formes graves de la maladie, il se développe des sténoses, des obstructions, des fistules, des perforations. En outre l’on observe fréquemment des symptômes autres que digestifs (cutanés, oculaires, articulaires, hépatiques ou concernant les canaux biliaires). L’endoscopie avec prélèvement de biopsie ainsi que l’imagerie radiologique permettent de poser le diagnostic. Le traitement conservateur a pour but de réduire la fréquence et la gravité des poussées de la maladie. Le traitement chirurgical est recommandé dans le traitement des abcès, fistules et sténoses, par le biais de techniques spéciales. Il consiste également en la résection du segment atteint de l’intestin (habituellement, il s’agit d’une colectomie droite). La colectomie laparoscopique est une méthode sûre et efficace de traitement de la maladie de Crohn. Elle offre tous les avantages de la chirurgie laparoscopique mais aussi un meilleur résultat esthétique au traitement d’une maladie chronique mais bénigne qui touche les jeunes âges.